Créneaux prometteurs à l’horizon 2020 ?

Les experts de la veille et de l’investissement en pointent huit (Capital/Karine Hendriks)

Dans une étude récente, la Ban­que publique d’investissement (BPI) lance un appel aux entrepreneurs : «Examinez comment fonctionne la chaîne de valeurs dans votre secteur et étudiez la possibilité de ­rebat­tre les cartes et de court-circuiter les intermédiai­res, à la façon de Booking dans l’hôtellerie et d’Uber dans les taxis.» A la clé : des opportu­ni­tés de business et de nombreux emplois. «Au­cun secteur n’échap­­pera au phénomène», insiste Phi­lippe Mutricy, le responsable de BpiFrance Le Lab. L’étude cite deux secteurs où la transfor­mation est déjà en cours : le bâtiment et la plasturgie. D’autres suivent, sur lesquels il importe de se positionner rapidement. A découvrir…

1. Smart mobility : ciblez les transports écolos et intelligents
Un vélo électrique pliable, facilement casable dans le coffre de sa voiture, et relié à une application qui permet à tout instant ou à chaque étape de choisir le meilleur mode de transport : ce nouveau concept de Ford illustre à merveille l’évolution de notre société vers la mobilité intelligente. Car les modes de déplacement prennent désormais en compte un large éventail de motivations et de facteurs : respect de l’écologie, transports alternatifs (covoiturage, autopartage), géolocalisation, etc. Les transports intelligents représenteraient déjà un marché annuel de 4,5 milliards d’euros et 45 000 emplois directs. «Et ce n’est qu’un début», affirme Louis Treussard, DG de l’Atelier BNP Paribas.

un potentiel de 45.000 emplois (Source : Atelier BNP Paribas)

2. Logistique 2.0 : surfez sur la vague de l’e-commerce
Avec l’explosion de l’e-commerce (de 57 milliards d’euros en 2014, il passera à 90 milliards en 2020), la bataille de l’e-logistique s’annonce décisive ! A mesure que la vague gagne un nombre croissant de catégories de commerce, de nouvelles opportunités de business se dessinent pour optimiser les livraisons. Trackin a, par exemple, développé pour les restaurateurs une appli mobile de géolocalisation et de suivi des livraisons en temps réel. Créée enmars 2014, cette start-up lyonnaise a récemment intégré l’accélérateur américain Y Combinator.

+63% d’ici à 2020 (Source : Xerfi-Precepta)

3. Silver economy : creusez le filon
De nombreuses pistes restent à explorer sur le marché du maintien à domicile des personnes âgées, lequel pourrait, selon la Dares, générer 300 000 créations d’emplois d’ici à 2020. Happytal (fondé par Romain Revellat et Pierre Lassarat, deux anciens de McKinsey) propose pour sa part une «conciergerie d’hôpi­tal» : un large éventail de services destiné aux patients (soin du linge, livraison de produits, réservation de taxis). La start-up compte s’étendre bientôt aux maisons de retraite. «Dans le contexte de rationalisation des dépenses publiques, il y a des business à créer à mi-chemin entre public et privé», assure Vincent Le Brech, responsable des programmes régionaux à l’Agence pour la création d’entreprises (APCE).

+300.000 emplois d’ici à 2020 (Source  : Dares)

4. Maintenance du high-tech : devenez un plombier du digital
Avec l’essor des objets connectés et des outils numériques, il faudra bientôt réparer et mettre à jour un patrimoine digital en constante évolution. Guillaume Aubin, du fonds Alven Capital, y voit de vraies opportunités de business pour les futurs «plombiers du digital». Un créneau sur lequel Save My Smartphone, fondé par Damien Morin, a déjà pris position. L’enseigne propose de réparer les terminaux mobiles en vingt minutes dans ses corners installés dans des centres commerciaux (48 points de vente et 110 salariés). Selon Guillaume Aubin, ce marché pourrait concerner, à terme, 20% du parc des mobiles et tablettes.

20% des mobiles concernés (Source : Alven Capital)

5. Villes intelligentes : apportez des solutions aux villes de demain
La notion de ville intelligente intègre les technologies digitales dans toutes les fonctions de la cité : régulation des réseaux (énergie, eau, transports), boutiques virtuelles, éclairage, etc. De jeunes pousses s’invitent sur ce nouveau terrain de jeu estimé à 15,5 milliards d’euros en 2020 (selon Pike Research). Créé à Lyon par François Grosse, un ancien de Veolia, ForCity a ainsi développé une plateforme permettant de modéliser en 3D l’évolution des territoires. Autre concept prometteur  : l’appli TellMyCity (de Renaud et Thibaud Prouveur), grâce à laquelle on peut signaler un dysfonctionnement à sa mairie, lui suggérer une idée ou encore la féliciter pour une initiative heureuse.

Un marché de 165 milliards d’euros d’ici à 2022 (Source : Xerfi-Precepta)